Page:Œuvres de Blaise Pascal, II.djvu/73

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environ quatre ans qu’en Italie on esprouva qu’un tuyau de verre de quatre pieds, dont un bout est ouvert et l’autre est scellé hermétiquement, estant remply de vif argent, puis l’ouverture bouchée avec le doigt ou autrement, et le tuyau disposé perpendiculairement à l’horizon, l’ouverture bouchée estant vers le bas, et plongée deux ou trois doigts dans d’autre vif argent, contenu en un vaisseau moitié plein de vif argent, et l’autre moitié d’eau ; si on desbouche l’ouverture demeurant tousjours enfoncée dans le vif argent du vaisseau, le vif argent du tuyau descend en partie, laissant au haut du tuyau un espace vuide en apparence, le bas du mesme tuyau demeurant plein du mesme vif argent jusques à une certaine hauteur. Et si on hausse un peu le tuyau jusques à ce que son ouverture, qui trempoit auparavant dans le vif argent du vaisseau, sortant de ce vif argent, arrive à la région de l’eau, le vif argent du tuyau monte jusques en haut, avec l’eau ; et ces deux liqueurs se brouillent dans le tuyau ; mais enfin tout le vif-argent tombe, et le tuyau se trouve tout plein d’eau5.

Cette expérience ayant esté mandée de Rome au R. P. Mersenne, Minime à Paris, il la divulga en France en l’année 1644, non sans l’admiration de


migrasse ; hoc demum presenti anno. a R. P. Valeriano Magno Gapucino in Polonia, edito super ea re parvo libelle, publicatum. » Voir également Strowski, Histoire de Pascal, 1907, App. II, p. 387.

D’après Baillet (Vie de M. Descartes, t. II, p. 545) le P. Fabry s’attribuait aussi l’invention de la circulation du sang.

5. Voir le commentaire du texte et des italiques dans la lettre de Pascal à M. de Ribeyre, infra, p. 483 sqq.