LETTRE DE JACQUELINE PASCAL 9
dont la publication est évidemment antérieure à l’époque où elle écrivait.
Extraits d’une instruction de Singlin pour la fête de la Conception de la Vierge (Instructions Chrestiennes, 4e édition 1681. T. IV, p. 54).
....L’Eglise ayant institué cette Feste pour honorer uniquement dans sa Conception, celle qui est unique dans les grâces qu’elle y a receuës, nous tâcherons de représenter quelques raisons, qu’elle peut y avoir considérées, dont
La I. est : Qu’elle a voulu honorer sa sanctification dans sa source et dans son principe, pour nous apprendre à considérer le commencement et le principe de chaque chose.
La II. Qu’elle a voulu nous proposer pour modele l’humilité de la Vierge dans le sein mesme de sa mere.
La III. Que la Conception de saint Jean et sa sanctification dans le sein de sa mere, ayant esté signalée par de grands miracles, l’Eglise a voulu d’autant plus relever celle de la Vierge, que Dieu pour de grandes raisons a voulu qu’elle demeurast secrette et inconnuë aux hommes.
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I. ...L’Eglise donc reverant ainsi la Vierge dans le commencement et les premices de sa grace, nous apprend à honorer Dieu de la mesme sorte en toutes nos actions, et à n’en entreprendre point, dont nous n’ayons sujet de croire qu’il soit veritablement le principe. C’est pourquoy cette parole que JESUS-CHRIST dit dans l’Apocalypse [c. I. v. 8] est d’un grand poids, et elle doit estre considerée avec grand soin. Je suis le principe et la fin; c’est à dire que tout doit proceder de luy, et que tout ne doit tendre qu’à luy.
Et remarquons bien cette liaison qui se trouve en ces deux qualitez que Dieu s’attribuë, sçavoir qu’il est tout ensemble le principe et la fin. Car pour ce qui regarde la fin de chaque action, les hommes se trompent souvent, en s’imaginant que Dieu est la fin de tout ce qu’ils font. Pour leur donner lieu de se détromper, il est bon de considerer s’il a
