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XLV1II INTRODUCTION

addition explicite, ou même implicite, pour obtenir une déclaration d’intention qui contredise la réalité de l’intention et enlève toute apparence de péché à la pratique effectivement condamnée par l’Eglise? Enfin, lorsque la conscience s’interroge sur le licite ou l’illicite, on n’aura besoin, pour la mettre au repos, que d’une ligne déposée un jour dans quelque ouvrage ; cette ligne, par cela seul qu’elle a été imprimée depuis un certain temps, qu’elle a été répétée par un autre docteur, créera, en dehors de tout rapport véritable avec la moralité, une présomption suffisante pour désarmer le scrupule et obtenir à vil prix une promesse de rémission.

Dans un livre fait exprès pour dénoncer les calomnies des Provinciales contre sa Société, c’est un Jésuite qui reprendra l’objection de Pascal, et qui défendra la doctrine dans les termes mêmes où il la trouvait incriminée.

« VII. OBJECTION — Les Casuistes enseignent, que de deux opinions probables, on peut suivre celle qui est la moins seure. 2. Que de deux opinions probables, on peut choisir celle qui a moins de probabilité, et que cette probabilité ne dépend pas tellement du nombre des Autheurs qu’on ne puisse suivre le sentiment d’un seul ; quoy qu’il soit opposé à celuy de plusieurs qui sont contraires. Lettre 6, pag. 3. Lettre 8, pag. première Lettre (sic). « REPONSE. — Il est vray que les Casuistes tiennent ces trois maximes, et je soustiens que les trois opposées, que les Jansénistes insinuent en condamnant les nostres, sont préjudiciables aux consciences, impossibles en pratique, et qu’elles ouvrent la porte aux illusions... Dans l’administration des Sacrements... il faut tousjours choisir l’opinion la plus seure, afin de ne pas exposer ceux qui s’approchent des Sacrements au danger de ne les pas recevoir. Mais quand il n’est question que de l’action