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LVIII INTRODUCTION

III. — LE CONCOURS DE LA ROULETTE

L’effort historique et critique que demande l’intelligence des Provinciales consiste à discerner les principes généraux de la méthode pascalienne, à rétablir la doctrine de vie religieuse qui s’y trouve liée. Avec les travaux mathématiques de 1658-1659 nous rencontrons au contraire des questions de détail qui ne peuvent être élucidées que par l’analyse minutieuse des faits. Par la façon même dont Pascal l’avait engagé, le concours de la Roulette devait provoquer l’amour-propre des savants ; il devait se compliquer encore de la défiance qui existait entre un Père Jésuite et l’auteur des Provinciales, mettre aux prises les mathématiciens anglais et les mathématiciens français, sans parler de Torricelli contre lequel Pascal rappelait rétrospectivement les griefs, mal fondés, de Roberval.

En disposant suivant l’ordre chronologique les documents nombreux, — malheureusement incomplets — dont nous disposons, nous mettons en lumière les différents aspects du problème ; nous nous expliquons les différentes solutions qu’en ont données les historiens des mathématiques.

Les protestations très vives, qui de plusieurs côtés s’étaient élevées contre Pascal lors de la publication de l’ Histoire de la Roulette et lors du dénouement du concours, furent exposées avec une vigueur nouvelle, par Wallis et Lalouère qui publièrent des traités imprimés sur la cycloïde, le premier en 1659 1 , le second en 1660 2 ; elles furent reprises par Carlo Dati dans sa Lettera a Fila-

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1. Tractatus duo, prior de Cycloïde.

2. De Cycloïde.