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INTRODUCTION

I. — HISTORIQUE

A partir du 2 août, nous possédons, du moins par fragments, le Journal de Baudry d’Asson de Saint-Gilles, interrompu pour nous à la date du 3 avril 1656. Une copie de cette seconde partie se trouve à la Bibliothèque Nationale dans le second volume du manuscrit de Beaubrun ; les extraits vont du 2 août au 6 septembre 1656 ; ils donnent de très nombreux renseignements sur le miracle de la sainte Épine, et quelques curieux détails sur la vie que menait alors Pascal.

«  Vendredy 4. Aoust 1656.... M. Sin[glin] nous a dit en disnant avec nous (sçavoir Mr Arnauld, Mr le Maistre, Mr Pascal, Mr de Vaux Akakia et moy) que les ennemis de P. R. estoient faschez de ce grand concours de monde qui y venoit [à P. R. et surtout tous les vendredys] dans la veûe que cela pourroit empescher le dessein qu’ils ont de ruiner et de disperser cette Ste Maison cet hyver, quand la Cour sera de retour de la campagne. »

Saint Gilles dit aussi les démarches pressantes d’Ollier et de quelques autres auprès du Chancelier pour faire interdire ce grand concours de peuple ; mais le Chancelier résista, parce qu’il croyait à la vérité du miracle. Le 2 août, la reine d’Angleterre vint à Port-Royal commencer une neuvaine ; le 4 août, Melle de Rouannez, en baisant la relique, se sentit tout-à-coup poussée du désir d’entrer comme religieuse dans cette maison où elle ne connaissait personne ; le 8, les médecins rédigèrent leurs certificats, relatifs au miracle de Marguerite Perier; nous les publions, infra T. VI, p. 70 sqq.

A la date du 18 août, le même journal nous renseigne sur