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308 ŒUVRES

bien injuste 1. Car en quel lieu trouvez-vous que je tourne les choses saintes en raillerie. Vous marquez en particulier le contract Mohatra, et l’histoire de Jean d’Alba 2. Mais est-ce cela que vous appellez des choses saintes ?

Vous semble-t’il, que le Mohatra soit une chose si venerable, que ce soit un blasphème de n’en pas parler avec respect; et les leçons du P. Bauny pour le larcin, qui porterent Jean d’Alba à le pratiquer contre vous-mesmes, sont-elles si sacrées que vous aiez droit de traiter d’impies ceux qui s’en mocquent.

Quoy, mes Peres, les imaginations de vos 3 Ecrivains passeront pour les veritez de la foy, et on ne pourra se moquer des passages d’Escobar, et des decisions si fantasques et si peu chrestiennes de vos autres auteurs, sans qu’on soit accusé de rire de la Religion ? Est-il possible, que vous aiez osé redire si

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ciales, supra pp. 7, 67 et 165. — Nicole a consacré à cette question sa note I : « Des railleries de Montalte. Que c’est prudemment qu’il a choisi ce genre d’écrire. » (Cette note réplique à la Réponse à la Onzième Lettre); — et sa note II: « Que Montalte ne s’est jamais raillé du Chapelet. Et que c’est avec raison qu’il se raille de la grâce suffisante prise en general, et en faisant abstraction de tout sens. »

1. Voir dans les Pensées le fragment 30, T. I, p. 89, qui parait avoir été écrit en vue de cette Provinciale : « Qu’on voye les discours de la 2e, 4e et 5e du Janseniste; cela est haut et serieux. Je haïs le boufon et l’enflé... »

2. Sur ces questions cf. la 8e Provinciale, p. 142 et la 6e, p. 48. — Pour les reproches auxquels Pascal fait ici allusion, voir la Lettre écrite par un Jésuite, dont des extraits ont été donnés dans l’introduction à la 9e Provinciale, supra p. 165.

3. PB. [auteurs]. La correction Ecrivains a été faite au cours du tirage de P.