DOUZIÈME PROVINCIALE 379
et en plusieurs manieres. Car quand ce que vous dites seroit 1 veritable, il ne s’agissoit pas au lieu où j’en parlois de sçavoir s’il y avoit en cela du peché, mais seulement s’il y avoit de la simonie. Or ce sont deux questions fort separées : les pechez n’obligent qu’à se confesser selon vos maximes ; la simonie oblige à restituer : et il y a des personnes à qui cela paroistroit assez different. Car vous avez bien trouvé des expediens pour rendre la confession douce, 2 au lieu que vous n’en avez point trouvé pour rendre la restitution agreable 3. J’ay à vous dire de plus, que le cas que Tannerus accuse de peché, n’est pas simplement celuy où l’on donne un bien spirituel pour un temporel qui en est le motif mesme principal, mais il ajoute encore, que l’on prise le temporel plus que le spirituel, ce qui est ce cas imaginaire dont nous avons parlé. Et il ne fait pas 4 mal de charger celuy-là de peché ; puisqu’il faudroit estre bien mechant, ou bien stupide, pour ne vouloir pas éviter un peché par un moyen aussi facile, qu’est celuy de s’abstenir de comparer les prix de ces deux choses, lors qu’il est permis de donner l’une pour l’autre. Outre que Valentia examinant au lieu déjà cité, s’il y a du peché à donner un bien spirituel pour un temporel qui en est le motif 5, rapporte les raisons de ceux qui
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1. B. [vray].
2. B. [mais] vous.
3. Peut-être y a-t-il lieu de rapprocher de ce passage cette Pensée, fr. 893, T, III, p. 327 : « ... On asseure la conscience en montrant la fausseté ; on n’asseure pas la bourse en montrant l’injustice. »
4. B. [de] mal.
5. P’B. [principal] ; W. principali motivo.
