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384 ŒUVRES

Escobar, avant que de la publier : il vous eust satisfait. Il n’est pas si mal aisé d’avoir des nouvelles de Vailladolid, où il est en parfaite santé 1 et où il acheve sa grande Theologie morale en six volumes, sur les premiers 2 desquels je vous pourray dire un jour quelque chose. On luy a envoyé les dix premieres Lettres : vous pouviez aussi luy envoyer vostre objection : et je m’assure qu’il y eust bien respondu: car il a veu sans doute dans Lessius ce passage, d’où il a pris le, ne indecorè vivat . Lisez-le bien, mes Peres, et vous l’y trouverez comme moy lib. 2. c. 16. n. 45. Idem colligitur apertè ex juribus citatis, maximé quoad ea bona quæ post cessionem acquirit, de quibus

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1. W. et quidem, quod lætamur, integrâ valetudine. — L’abbé François Bertaut, conseiller clerc au Parlement de Rouen, rend compte en ces termes d’une visite qu’il fit à Escobar, le 25 décembre 1659. « J’allay voir le Pere Escobar, que j’entretins longtemps sur sa Theologie Morale, qui a fait tant de bruit. Il s’etonnoit qu’on s’en formalisoit en France, disant que ce n’estoient pas ses opinions qu’il avoit mises dans ce livre, mais celles de tous les Casuistes d’Espagne et d’Italie. Il me parut un fort bon homme, âgé d’environ 54 à 55 ans. Je disputay contre luy sur la question de l’homicide et des autres qui sont dans les Lettres au Provincial, et il ne me rendit point d’autres raisons de ses maximes, sinon qu’il y avoit des Docteurs encore plus relaschez que luy. Comme il n’avoit pas veu ces lettres dont je viens de parler, je luy promis de luy en envoyer de France.... Je fus tout étonné que cet homme qui fait tant de bruit en France, en fist si peu en son pays, où à peine le connoist-on » (Journal du Voyage en Espagne.... Paris, Denys Thierry, édition de 1669, in-4o, p.194 ; — note communiquée par M. Albert Girard). Escobar ne sachant pas le français, il est probable que Bertaut lui envoya l’édition de Wendrock. Voir dans Hermant, T. III, p. 5, le récit d’une autre visite faite à Escobar parle P. Duffait de l’Oratoire, sans doute en 1660; voir aussi A. Gazier, Blaise Pascal et Antoine Escobar pp. 26 et 53.

2. W. de quorum primo. — Pascal en parlera dans la treizième Provinciale, infra T. VI, p. 31.