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DOUZIÈME PROVINCIALE 387

ter la violence, et ne font que l’irriter encore plus.

Quand la force combat la force, la plus puissante destruit la moindre : quand l’on oppose les discours aux discours, ceux qui sont veritables et convainquans confondent et dissipent ceux qui n’ont que la vanité et le mensonge : mais la violence et la verité ne peuvent rien l’une sur l’autre. Qu’on ne pretende pas de là neanmoins que les choses soient égales : car il y a cette extrême difference, que la violence n’a qu’un cours borné par l’ordre de Dieu, qui en conduit les effets à la gloire de la verité qu’elle attaque ; au lieu que la vérité subsiste eternellement, et triomphe enfin de ses ennemis ; parce qu’elle est eternelle et puissante comme Dieu mesme 1.

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1. Joan. XIV, 6 : Dixit ei Jesus: Ego sum via, et veritas, et vita. Il y a dans une note des Pensées, fr. 878, T. III, p. 216, une allusion de Pascal à cette « Fin de la douzieme Provinciale ».


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