Page:Œuvres de Blaise Pascal, XI.djvu/180

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

avertit de faire ce qui est facile, et de demander ce qui est difficile. Car toutes choses sont faciles à la Charité (Aug. De nat. et gratia, chap. 69.)[1] Et ailleurs : Qui ne sçait que ce qui se fait par amour, n’est pas difficile ? (De perfect. just. chap. 10.)

[2]Il seroit inutile d’en rapporter plus de passages. Mais, après vous avoir montré que le Concile n’a pas entendu que les Justes ont le pouvoir prochain d’observer les Commandemens à l’avenir, il vous sera bien aisé de voir qu’il n’a pu le prétendre, et qu’ainsi non-seulement il ne l’a pas fait, mais qu’il ne l’a pu faire.

C’est ce qui paroit manifestement par le canon 22 ; Car puis qu’il deffend, sous peine d’Anatheme, de dire que tous les Justes ont le pouvoir de persévérer dans la Justice, cela n’emporte-t-il pas nécessairement que tous les Justes n’ont pas le pouvoir prochain d’observer les Commandemens à l’instant suivant, puisqu’il n’y a aucune différence entre avoir le pouvoir d’observer les Commandemens à l’instant suivant, et avoir le pouvoir de persévérer en la Justice, puis que persévérer dans la Justice n’est autre

  1. Les références sont indiquées en marge de l’écrit. — Ces textes se trouvent parmi les citations empruntées à la Trias, cf. supra p. 122 sq. et p. 120.
  2. Il y a ici un grand blanc au manuscrit P. — G. a noté « il manque ici un feuillet ». — Le fragment que donne le manuscrit, p. 709 à 712, et que nous publions à la suite de celui-ci, p. 174, donne une autre version plus développée du passage qui commence ici et finit à : D’où vous voyez combien il se conclud.