Page:Œuvres de Blaise Pascal, XI.djvu/20

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Une première publication en fut faite avec grand soin dans la Revue Ecclésiastique, 88e livraison, septembre 1845, pp. 97-134. Faugère l’édita une seconde fois à Paris, chez Andrieux, en 1846 ; il établit avec beaucoup de force que l’authenticité de l’opuscule ne saurait être contestée (Une réimpression s’en trouve dans le 2e tome des Pensées, Paris, E. Leroux, 1897, p. 445). Molinier inséra cet Abrégé dans ses Pensées de Pascal, Paris, 1889, T. II ; et M. Michaut en donna un texte critique à Fribourg (Suisse), librairie de l’Université, 1897.

Molinier avait fort justement estimé que Pascal s’était inspiré d’un traité ancien ; cette hypothèse a été confirmée par une communication faite à M. Michaut (cf. Revue critique d’Histoire et de Littérature, 24 mai 1897, p. 414, lettre ouverte de M. Michaut à M. Molinier).

L’ouvrage que Pascal a suivi est un opuscule de Jansénius intitulé : Series vitœ Jesu Christi juxta ordinem temporum, et publié à la fin de son Tetrateuchus (Cornelii Jansenii Leerdamensis, s. t. d. et prof. Lovaniensis, Episcopi Jprensis, Tetrateuchus, sive Commentarius in Sancta Jesu Christi Evangelia. Parisiis, 1655 ; approbation datée de Louvain, du 10 mai 1639, 586 p. in-4o). Gomme on pourra le voir d’après le texte que nous en publions in extenso, Pascal a suivi de près Jansénius, même quand il s’est trouvé en désaccord avec un ouvrage similaire d’Arnauld : Historia et Concordia Evangelica, Parisiis, Savreux, i653, 445 p. in-12. Cependant Pascal ne s’est pas borné à traduire cet écrit ; il donne à la matière une disposition toute nouvelle, et développe d’après les textes évangéliques le sommaire de Jansénius. En de nombreux endroits il a enrichi cet exposé historique de commentaires empruntés pour la plupart au Tetrateuchus ; et, surtout à la fin de cet opuscule, il a multiplié ses réflexions dont le ton émouvant rappelle parfois le Mystère de Jésus.

Nous ignorons à quelle date cet ouvrage a été composé ; la Préface indique qu’il était destiné à l’impression. Quoiqu’il en soit, il n’a pas été achevé : on retrouve çà et là des notes