Page:Œuvres de Blaise Pascal, XI.djvu/306

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de termes sans équivoque, Que les Justes, estant aidez par ce secours, peuvent faire des actions bonnes et exemptes de péché[1].

Aussi la suitte du discours fait voir que ce dernier sens est le véritable ; comme il paroistra par toutes les preuves suivantes :

1° Par l’objet du Concile dans cette décision, qui estoit de ruiner simplement l’heresie de Luther, opposée à ce dernier sens seulement.

2° Par les preuves que le Concile en donne, qui n’ont de force qu’en ce dernier sens.

3° Par la conclusion qu’il en tire, qui n’exprime que ce seul sens en termes univoques.

4° Parles Canons qu’il en forme, qui n’expriment que ce seul sens.

5° Par les mesmes Canons qui excluent et anathematizent le premier sens.

Après quoy, je doute qu’on puisse douter que ce ne soit le seul sens du Concile.

Or tout ce que je dis paroist par la simple lecture de ce chapitre 11. et des canons 18. 21. 25.

Car l’intention qu’a eu le Concile de s’opposer à cette pernicieuse maxime de Luther, Que les Justes sont dispensez des préceptes, paroist par les premiers mots de ce chapitre :

Personne ne doit s’estimer exempt de l’observation des préceptes, quelque justifié qu’on soit.

Et pour ruiner la source de cette erreur, qui con-

  1. Le correcteur du manuscrit a ajouté ici : contre ce que pretendoit Luther.