Page:Œuvres de C. Tillier - I.djvu/330

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— Tu avais bien raison de m’avertir de me défier de lui ; pourquoi aussi ne l’as-tu pas tué ?

— Il en est encore temps, dit Benjamin ; mais, avant tout, il faut se mettre à sa poursuite.

— Et tu m’accompagneras, Benjamin ; car en toi est toute ma force, tout mon courage.

— Comment, je vous accompagnerai ! mais je vous accompagne de suite. Et, à propos, avez-vous eu au moins l’idée de vous munir d’argent ?

— Je n’ai plus un écu comptant, mon ami ; la malheureuse m’a emporté tout l’argent qu’il y avait dans mon secrétaire.

— Tant mieux ! dit mon oncle, au moins vous serez sûr que d’ici à ce que nous l’ayons rattrapée elle ne manquera de rien.

— Aussitôt qu’il fera jour, j’irai chercher des fonds chez mon banquier.

— Oui, dit mon oncle, croyez-vous qu’ils s’amuseront à faire l’amour sur les pelouses du chemin ? Quand il fera jour, ils seront loin d’ici, il faut de suite aller réveiller votre banquier, et frapper à sa porte jusqu’à ce qu’il vous ait compté mille francs. Au lieu de quinze, il vous fera payer le vingt pour cent, voilà tout.

— Mais quelle route ont-ils suivie ? il faut toujours que nous attendions le soleil pour prendre des renseignements.

— En aucune façon, dit mon oncle, ils ont pris la route de Paris ; M. de Pont-Cassé ne peut aller qu’à Paris ; je sais de bonne part que son congé expire dans trois jours. Je vais de suite arrêter une voiture et deux bons chevaux ; vous me rejoindrez au Lion d’Or.

Comme mon oncle allait sortir :