Page:Œuvres de C. Tillier - I.djvu/79

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Nièvre qui l’aime et l’admire, qui a déjà placé le maître d’école de Clamecy au dessus du menuisier de Nevers, qui l’a placé, lui, Claude Tillier, avant maître Adam dans sa mémoire, dans sa grande mémoire, le seul trône qui soit digne des rois de la pensée ! Connaissez-le, achetez-le : c’est son droit, c’est votre devoir ; c’est le seul salaire qu’il ait espéré, le seul héritage qu’il ait laissé ! Il est mort obscur, ses enfants vivent pauvres. Il s’agit d’un peu de gloire pour lui, d’un peu de pain pour eux. Je vous avertis donc, j’ai fait mon devoir, à vous de faire le vôtre ! à vous de m’écouter et de me croire quand je vous montre le bien, comme vous m’écoutiez et me croyiez naguère quand je vous signalais le mal ! à vous de m’être fidèles cette fois encore dans mes sympathies comme dans mes colères, car j’ai aussi, moi, Dieu merci ! comme le bon pamphlétaire, autant de zèle pour le bien que de mépris pour le mal ; et si vous m’avez suivi quand je mettais le pied sur le serpent qui rampe dans la boue, battez, battez des mains comme moi devant le cygne aux ailes pures qui plane dans les cieux !


Félix PYAT.


Sainte-Pélagie, 18 février 1846.