Page:Œuvres de Chapelle et de Bachaumont.djvu/120

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Qu’on ne peut aller sans gamache
Ou grand soulier qui crotte écache,
Que de Corbeil l’orde patache

Plus que jamais les grègues tache.

Il faut que quelque donce flèche
Dans ton estomac ait fait brèche,
Que quelque bergère t’allèche,
Comme un enfant qui sirop lèche,
Ou comme un agneau près sa crèche.
Aurois-tu la tête assez sèche
Pour prendre comme de la mèche
À cette amoureuse flammèche ?
Dans ce soupçon dis si je pèche.

Quoi donc ! pour tuer une biche
Et trouver où faisan se niche,
Ou faire au lièvre quelque niche,
Cours-tu pré, bois, montagne et friche
Avec levrier et barbiche ?
Ou, grimpé dessus la corniche
D’un rocher, tout un jour, sans miche,
Attends-tu le hasard qui triche,
Qui promet dedans son affiche
À chacun de le faire riche,
Ou quelque autre colle nous fiche,
Et de bon succès est très chiche ?

Ne souffre pas qu’on te reproche
Un pareil travers, qui s’approche
De la rage et du cœur de roche
Des animaux à l’ongle croche.