Page:Œuvres de Chapelle et de Bachaumont.djvu/226

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Les eaux s’arrêtent et se taisent,

Pour ne te point faire de bruit.

Aux accents de ta voix divine,
Le chêne, malgré sa racine,
Y court pour t’entendre chanter,
Et nous apprend qu’on peut bien dire
Qu’il a pu parler en Épire,
Puisqu’en Thrace il sait écouter.

Je sais que ton luth autrefois
Sut adoucir l’humeur sévère
Du fier tyran de ces détroits,
Où jamais n’éclaire ton père,
Et qu’attentif à tes merveilles,
Le chien du royaume des morts
Souhaita de se voir alors
Moins de bouches et plus d’oreilles.

Enfin, je sais que les enfers
Te furent autrefois ouverts ;
L’on t’en loue, et moi, je t’en blâme :
Car au fils du plus beau des Dieux
De faire tant pour une femme
Pouvoit-il être glorieux ?