Page:Œuvres de Chapelle et de Bachaumont.djvu/274

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Et l’Amour, caché dans la presse,
Rioit des pleurs et des soupirs
Qu’Hymen donnoit à la princesse
Qu’il alloit combler de plaisirs.
Ah ! que ce dieu trouva de charmes
À voir l’Hymen plein de douleur
Qui donnoit à Psyché des larmes

Qu’il ne devoit qu’à son malheur !

La nuit vint. Psyché fut laissée,
Avec la cruelle pensée
Qu’un monstre l’alloit dévorer.
Mais l’Amour, en des lieux si sombres,
Parmi le silence et les ombres,
Prit le soin de la rassurer.
Dans une demeure enchantée,
Au milieu de tous les plaisirs,
Sur l’aile des jeunes zéphyrs
Elle fut doucement portée ;
Et c’est dans cet heureux séjour
Que sans parents, sans Hyménée,
Seule, contente et fortunée,
Elle se rendit à l’Amour.
Le dieu, dans ce lieu solitaire
Goûtant le plaisir du mystère,
S’aperçut de tout son pouvoir,
Et s’étonna de sa foiblesse
D’attacher toujours sa tendresse
Aux lois d’Hymen et du devoir.

La nuit, leur seule confidente,
Cacha leurs feux d’un soin discret.