Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome I.djvu/109

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posa son Traité de l’homme. Dès qu’il parut, on le mit au nombre de ses plus beaux ouvrages. Il n’y en a peut-être même aucun dont la marche soit aussi hardie et aussi neuve. La manière dont il y explique tout le mécanisme et tout le jeu des ressorts dut étonner le siècle des qualités occultes et des formes substantielles. Avant lui on n’avoit point osé assigner les actions qui dépendent de l’âme, et celles qui ne sont que le résultat des mouvements de la machine. Il semble qu’il ait voulu poser les bornes entre les deux empires. Cet ouvrage n’étoit point achevé quand Descartes mourut ; il ne fut imprimé que dix ans après sa mort.

(23) PAGE 59.

Descartes composa son Traité des passions en 1646, pour l’usage particulier de la princesse Élisabeth. Il l’avoit envoyé manuscrit à la reine de Suède sur la fin de 1647 ; il le fit imprimer, à la sollicitation de ses amis, en 1649. Son dessein, dit-il, dans la composition de cet ouvrage, étoit d’essayer si la physique pourroit lui servir à établir des fondements certains dans la morale. Aussi n’y traite-t-il guère les passions qu’en physicien. C’étoit encore un ouvrage nouveau et tout-à-fait original. On y voit, presque à chaque pas, l’âme et le corps agir et réagir l’un sur l’autre ; et on croit, pour ainsi dire, toucher les liens qui les unissent.

(24) PAGE 70.

C’est en 1633 que Galilée fut condamné par l’inquisition, pour avoir enseigné le mouvement de la terre. Il y avoit déjà quatre ans que Descartes travailloit en Hollande. L’emprisonnement de Galilée fit une si forte impression sur lui, qu’il fut sur le point de brûler tous ses papiers…

(25) PAGE 71.

Il est très sûr que Descartes prévit toutes les persécutions