Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome I.djvu/508

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ainsi universellement prise, cette conclusion n’est pas bonne, donc il y a des choses corporelles qui existent.


RÉPONSE.


Pour la vérité de cette conclusion il n’est pas nécessaire que nous ne puissions jamais être trompés, car au contraire j’ai avoué franchement que nous le sommes souvent ; mais seulement que nous ne le soyons point quand notre erreur feroit paroître en Dieu une volonté de décevoir, laquelle ne peut être en lui : et il y a encore ici une conséquence qui ne me semble pas être bien déduite de ses principes.

OBJECTION XVIe.
SUR LA SIXIÈME MÉDITATION.


[1]« Car je reconnois maintenant qu’il y a entre l’une et l’autre (savoir entre la veille et le sommeil) une très notable différence, en ce que notre mémoire ne peut jamais lier et joindre nos songes les uns aux autres et avec toute la suite de notre vie, ainsi qu’elle a de coutume de joindre les choses qui nous arrivent étant éveillés. »

Je demande si c’est une chose certaine qu’une personne, songeant qu’elle doute si elle songe ou non, ne puisse songer que son songe est joint

  1. Voyez Méditation vi, page 349.