Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome I.djvu/73

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jusqu’aux derniers balancements des comètes dans leurs routes les plus écartées. Ces astres errants sont mieux connus : Descartes les avoit tirés pour jamais de la classe des météores, en les fixant au nombre des planètes ; Newton rend compte de l’excentricité de leurs orbites ; Halley, d’après quelques points donnés, détermine le cours et fixe la marche de vingt-quatre comètes. Les inégalités de la lune sont calculées ; on découvre l’anneau et les satellites de Saturne ; on fait des satellites de Jupiter l’usage le plus important pour la navigation. Les cieux sont connus comme la terre. La terre change de forme ; son équateur s’élève et ses pôles s’aplatissent, et la différence de ses deux diamètres est mesurée. Des observatoires s’élèvent auprès des digues de la Hollande, sous le ciel de Stockholm, et parmi les glaces de la Russie. Toutes les sciences suivent cette impulsion générale. La physique particulière, créée par le génie de Descartes, s’étend et affermit sa marche par les expériences : il est vrai qu’il avoit peu suivi cette route ; mais sa méthode, plus puissante que son exemple, devoit y ramener. Les prodiges de l’électricité se multiplient. Les déclinaisons de l’aiguille aimantée s’observent selon la différence des lieux et des temps. Halley trace dans toute l’étendue du globe une ligne qui sert de point fixe, où la déclinaison commence, et qui, bien constatée, peut-être pourroit tenir lieu des