Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome IV.djvu/499

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comment il s’augmente et se perfectionne, il faut considérer que le sang qu’a produit cette première dilatation, retournant derechef se dilater en la même place, et ayant en soi quelques particules qui sont composées de plusieurs de celles de la semence jointes ensemble, et plus grosses par conséquent , mais en ayant aussi plusieurs qui sont plus subtiles, ainsi que j’ai dit, quelques unes de ces plus subtiles pénètrent dans les pores de la semence pressée qui a commencé à former le cœur, et quelques autres des plus grosses s’arrêtent contre elle, et, la chassant peu à peu hors de sa place, commencent à y former de petits filets semblables à ceux que j’ai dit se former le long de toutes les artères, excepté seulement qu’ils y sont plus durs et plus forts qu’ailleurs, à cause que la plus grande force de la dilatation du sang est dans le cœur. Toutefois elle n’y est pas sensiblement plus grande que dans les premières branches de l’artère, lesquelles on nomme coronaires, à cause qu’elles-environnent le cœur tout autour : c’est pourquoi les petits filets qui se forment le long de ces coronaires se mêlent aisément avec ceux qui ont leurs racines dans les concavités du cœur ; et comme ceux-ci composent ses parties intérieures , ceux qui tirent leur nourriture des coronaires composent les extérieures, pendant que les branches des veines qui les accompagnent re-