Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome IV.djvu/504

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ment,dans les pores de la chair du coeur, c’est-à dire entre ses fibres, ce qui a fait derechef le mouvement de la diastole. Et je ne connois point d’autre feu ni d’autre chaleur dans le cœur que cette seule agitation des particules du sang, ni d’autre cause qui puisse servir à entretenir ce feu, sinon seulement que lorsque la plupart du sang sort du cœur au temps de la diastole, celles de ses particules qui y demeurent entrent au dedans de sa chair, où elles trouvent des pores tellement disposés, et des fibres si fort agitées, qu’il n’y a que la matière du premier élément qui les environne ; et qu’au temps de la systole ces pores changent de figure, à cause que le cœur se ralonge, ce qui fait que les particules du sang, qui y sont demeurées comme pour servir de levain, en sortent avec grande vitesse, et par ce moyen, pénétrant facilement dans le nouveau sang qui entre dans le cœur, elles font que ses particules s’écartent les unes des autres, et qu’en s’écartant elles acquièrent la forme du feu.

Or, pendant que les fibres du cœur sont agitées par la chaleur de ce feu, elles sont tellement disposées à ouvrir et fermer alternativement leurs pores, pour faire les mouvements de la diastole et de la systole, que même après que le cœur est tiré hors du corps de l’animal, et coupé en pièces, pourvu qu’il soit encore chaud, il ne faut que fort