Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/213

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plus basses, et contre celles-ci que contre la terre qui est au-dessous, et d’autre façon contre les mêmes endroits de la terre lorsqu’il n’y a point de nues qui les couvrent que lorsqu’il y en a, et après qu’il a plu ou neigé qu’auparavant. Ce qui fait qu’il est presque impossible de prévoir les vents particuliers qui doivent être chaque jour en chaque contrée de la terre, et que même il y en a souvent plusieurs contraires qui passent au-dessus les uns des autres ; mais on y pourra bien déterminer en général quels vents doivent être les plus fréquents et les plus forts, et en quels lieux et quelles saisons ils doivent régner, si on prend exactement garde à toutes les choses qui ont été ici remarquées. Et on le pourra encore beaucoup mieux déterminer dans les grandes mers, principalement aux endroits fort éloignés de la terre, à cause que, n’y ayant point d’inégalités en la superficie de l’eau semblables à celles que nous venons de remarquer sur les terres, il s’y engendre beaucoup moins de vents irréguliers, et ceux qui viennent des côtes ne peuvent guère passer jusque là ; comme témoigne assez l’expérience de nos matelots, qui, pour cette cause, ont donné à la plus large de toutes les mers le nom de Pacifique. Et je ne sache plus rien ici digne de remarque, sinon que presque tous les subits changements d’air, comme de ce qu’il devient plus chaud, ou plus rare, ou plus humide que la