Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/220

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par après plus ou moins agitées, et de la quantité des autres vapeurs qui peuvent venir se joindre à elles. Car chacune d’abord ne se compose que de deux ou trois des petites parties de la vapeur qui s’entre-rencontrent ; nais aussitôt après, si cette vapeur a été un peu épaisse, deux ou trois des gouttes qui s’en sont formées en se rencontrant se joignent en une, et derechef deux ou trois de celles-ci encore en une, et ainsi de suite jusques à ce qu’elles ne se puissent plus rencontrer. Et pendant qu’elles se soutiennent en l’air, il peut aussi venir d’autres vapeurs se joindre à elles et les grossir, jusques à ce qu’enfin leur pesanteur les fasse tomber en pluie ou en rosée.

Pour les petites parcelles de glace, elles se forment lorsque le froid est si grand que les parties de la vapeur ne peuvent être pliées par la matière subtile qui est parmi elles. Et si ce froid ne survient qu’après que les gouttes sont déjà formées, il les laisse toutes rondes en les gelant, si ce n’est qu’il soit accompagné de quelque vent assez fort qui les fasse devenir un peu plates du côté qu’il les rencontre ; et, au contraire, s’il survient dès auparavant qu’elles aient commencé à se former, les parties de la vapeur ne se joignent qu’en long et ne composent que des filets de glace fort déliés ; mais si le froid survient entre ces deux temps, ce qui est le plus ordinaire, il gèle les parties de la va-