Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/458

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DES CONSONNANCES.

Il faut premièrement remarquer que l’unisson n’est pas une consonance, d’autant qu’on n’y rencontre pas la condition nécessaire pour en faire une, savoir, la différence des sons à l’égard du grave et de l’aigu ; mais qu’il a même rapport aux consonances que l’unité aux nombres.

Secondement, des deux termes qu’on suppose dans la consonance, celui qui est le plus grave domine bien davantage, et contient l’autre en quelque façon.

Comme on peut voir dans les cordes de luth, car si on en pince une, celles qui sont plus élevées qu’elle d’une octave où d’une quinte tremblent et résonnent d’elles-mêmes.

Or celles qui sont plus basses n’en font pas de même, du moins n’observe-t-on point qu’elles remuent en aucune façon, dont il semble que voici la raison : le son est au son comme la corde à la corde ; or chaque corde contient en soi toutes les autres cordes qui sont moindres qu’elle, et non pas celles qui sont plus grandes ; par conséquent aussi, dans chaque son, tous les aigus sont contenus dans le grave, mais non pas réciproquement tous les graves dans celui qui est aigu.

D’où il est évident que l’on doit chercher le terme plus aigu par la division du plus grave, laquelle