Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/471

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

assurer venir de ce qu’il consiste dans une proportion multiple, et les autres dans une proportion superparticulière ou multiple et superparticulière tout ensemble.

Or je démontre pourquoi les plus parfaits accords (que j’ai expressément placés les premiers dans la cinquième figure) naissent de la proportion multiple : par exemple, que la ligne AB (fig. 10) soit différente de CD du troisième genre de diton ; en quelque façon qu’on veuille imaginer que l’oreille reçoive le son, il est constant qu’il lui est plus facile de distinguer quelle proportion il y a entre AB et CD, qu’entre CF et CD. En effet, on le connoîtra d’abord, en rapportant le son AB aux parties du son CD, savoir à CE, EF, FG, etc., dont il ne restera rien à la fin, au lieu que, dans la proportion de CF à CD, si on rapporte CF à FH, la même chose n’arrivera pas, d’autant qu’il restefa HD, sur laquelle il faut encore réfléchir pour connoître quelle est la proportion qui se rencontre entre CF et CD, ce qui embrasse davantage.

On pourra encore connoître la même chose, en supposant que le son frappe les oreilles de plusieurs coups, et ce d’autant plus promptement que le son est plus aigu, car alors, afin que le son AB se conforme avec le son CD, il doit frapper justement cinq fois l’oreille pendant que CD ne la frappera qu’une fois : or le son CF ne retournera point