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90 FRANÇOIS VILLON

contre laquelle il a gardé de si tenaces rancunes : ses legs sont à l'ave- nant. D'abord, à François de la Vacquerie (cxiii) ; puis à Jean Laurens (cxiv), à Jean Cotart, son procureur en cour d'église (le seul qui trouve grâce devant lui et à qui il reconnaît devoir un patard), il lui laisse une oraison sous forme de ballade (cxv). — C'est sans doute sous le scru- pule de cette dette envers Cotart que Villon songe à faire « gouver- ner » son change au jeune Marie, changeur à Paris (cxvi). — Cette mention de ce riche financier qui se mêle d'usure rappelle à Villon le souvenir de ses trois orphelins (usuriers notoires) Marceau, Gossouyn et Laurens auxquels il laisse des legs équivoques (cxvii-cxx). — Comme dans le L(T/5(huit. xxvi-xxix) et dans le même ordre, le souvenir de ces trois orphelins lui rappelle ses deux « pauvres clergeons » les riches et vieux chanoines de Notre-Dame, Thibault de Vitry et Guillaume Cotin : il leur fait des legs facétieux (cxxiv), qui se poursuivent en la personne de Michel Culdoe et de Chariot Taranne, fort riches bour- geois de Paris (cxxv). — On ne voit pas très bien par quelle transi- tion Villon passe ensuite au seigneur de Grigny, Philippe Brunel (cxxvi), puis à Jean de la Garde, personnages dont il s'était précé- demment occupé dans le Lais (huit, xxxiii) (cxxvii). — L'épicier, qu'était ce Jean de la Garde, évoque tout naturellement chez Villon l'idée des épices, celles-là qu'on acquittait aux juges ; motif pour mettre en scène Pierre Basennier, notaire et greffier criminel, Jean Mautaint et Nicolas Rosnel, examinateurs au Châtelet, et en mauvais termes alors avec le prévôt de Paris, Robert d'Estouteville (cxxviii) ; belle occasion pour Villon, qui ne la manque pas, pour rappeler la ballade qu'il avait composée à l'intention de ce dernier, en l'honneur de sa femme, Ambroise de Loré (cxxix). — Suit la ballade (v. 1378- 1405). — Ce souvenir heureux de sa jeunesse encore honnête en évoque un autre — pénible, celui-là — où interviennent les frères Perdrier, au sujet d'une affaire sur laquelle Villon s'explique à mots cou- verts, intentionnellement équivoques et faits pour donner le change, et dans laquelle figurent certaines « langues rouges » qui pourraient bien relever de la Practica haereticae pravitatis de Bernard Guy plus que du Viandier de Guillaume Tirel (cxxx). — La métaphore se poursuit au huitain suivant (cxxxi), et se termine par la ballade sur les « langues envieuses » (v. 1422-1456). — Villon avait-il à se plaindre d'Andry Courault qui ne l'aurait pas suffisamment secondé, à son gré, pour lui faciliter l'accès, à Angers, de son royal patron ? On ne sait ; toujours est-il qu'il lui dédie les Contredis de Franc Gantier sous forme de ballade (v. 1473-1506). — La sollicitude de Villon se tourne mainte-

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