Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923.djvu/129

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EXAMEN DE L ŒUVRE II3

et d'autres similaires de poètes du xv* siècle, et que Châtelain a réunies (p. 42 ; 43), semblent montrer que la prédominance phonique des liquides m n venant après la voyelle nasale décide de la rime (la deuxième consonne qui suit étant elle-même, comme ici, une liquide) : il } a donc rime et non assonance.

Branle : tremble (T 1904; 1906). —La remarque pré- cédente s'applique également bien ici, outre qu'on pronon- çait — trevilc :

De cest siegle ? que vous en semble ? Li lecheres fremist et tramle.

(Le Roman de Renaît , éàÀi . Ernst Martin, t. I, branche II, p. 103, V. 443-44.) De même dans sembler, le b disparais- sait : on disait semler pour sembler. « Les conceptions de l'entendement le plus sovent ne sont mie sanlans as yma- genes. « Jean d'Arkel, Li ars d'amour, de vertu et de beneiirte (édit. J. Petit, Bruxelles, 1869), t. I, p. 204 « en sanlant cas ». Ibid., m. p. etc. Cf. le glossaire du Jeu de la Feuillée Çédh. Er. Langlois, 191 1, dans les Classiques fr. du fnoyen âge^ au mot sanler.

Peuple : seule (D ix 17 ; 19). — Dans cette rime l'apo- cope de p avait lieu : on prononçait peitle. On en trouve de nombreux exemples en vers comme en prose. Dans Y Histoire de Joseph :

Li peules muert de fain (p. 151, v. 97) quelques vers plus haut :

Que li peules li donc (v. 86).

« Ce semblet que toz li peules de cristienteit soit iuriez encontre ti... » « Om ne puet iai mies dire ke li prestres soit si cum li peules, car li peules nen est iai mies de si grant malice cum li prestres. » (Wendelin Foerster, Li Ser- mon Saint Bernart, Erlangen, 1885, in-8°, p. 115.)

François Villon. — I. 8

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