Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923.djvu/177

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vi Pour obvier a ces dangiers,
Mon mieulx est, ce croy, de fouïr.
Adieu ! Je m’en vois a Angiers,
Puis qu’el ne me veult impartir 44
Sa grace, ne me departir.
Par elle meurs, les membres sains ;
Au fort, je suis amant martir
Du nombre des amoureux sains ! 48

vii Combien que le départ me soit
Dur, si faut il que je l’eslongne :
Comme mon povre sens conçoit,
Autre que moy est en quelongne, 52
Dont oncques soret de Boulongne
Ne fut plus altéré d’umeur.
C’est pour moy piteuse besongne :
Dieu en vueille ouïr ma clameur ! 56

viii Et puis que départir me fault,
Et du retour ne suis certain,
(Je ne suis homme sans desfault
Ne qu’autre d’acier ne d’estain ; 60
Vivre aux humains est incertain,
Et apres mort n’y a relaiz ;
Je m’en vois en pays loingtain),
Si establis ce present laiz. 64

vi. — Manque dans CI. — 42. de partir B. — 44. elle BF. — 45. ne la me B ; il me convient partir AF. — 46. Par elle meurent mes F. — 47. je meurs amant B.

vii. — Manque dans CI. — 51. Comme mon paouvre sens tant dur B. — 52. Quant que moy est F. — 54. Qui plus billon et plus or songne A. — 54. Plus jeune et plus garny A.

viii. — Manque dans CI. — 60. Nesqu’ung autre F.