Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923.djvu/31

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tère naturellement « folâtre » et indiscipliné, ait pris part à ces troubles, c’est peu douteux, bien qu’il ait dû y mêler, comme il le fera dans la suite, une certaine réserve, soit par égard pour son protecteur, soit en considération de la bienveillance que lui témoignait le prévôt de Paris, Robert d’Estouteville dont il fréquentait l’hôtel[1]. En tout cas, il n’est pas niable que cette échauffourée de la pierre du Pet-au-Deable, l’enlèvement des enseignes et le mariage avec l’Ours de la Truie-qui-file lui donnèrent le goût d’équivoquer sur les enseignes ainsi qu’on le voit dans le Lais et le Testament, et comme une facétie contemporaine, le Mariaige. des quatre filz Hemon, lui en fournissait l’exemple et la matière[2].

    relate des détails qu’on ne trouve pas ailleurs. Cf. également Dupuy, 250, fol. 25 v° et suiv. ; fr. 5908, fol. 73 v°, 12 mai 1453 et suiv. ; etc.

  1. Cf. sa ballade pour Robert d’Estouteville en l’honneur d’Ambroise de Loré, sa femme. Test., 1378-1405. — Le rédacteur de la Chronique scandaleuse (édit. Bernard de Mandrot) écrit à la date du 5 mai 1468 : « Apres ces choses, le jeudi ve jour de may mil cccc lxviii, dame Ambroise de Loré, en son vivant femme de messire Robert d’Estouteville, chevalier, prevost de Paris, ala de vie a trepas ce jour, environ une heure après myenuit, et fut fort plainte, pour ce qu’elle estoit noble dame, bonne et honneste, et en l’hostel de laquelle toutes nobles et honnestes personnes estoient honorablement receuz. » T. I, p. 201.
  2. Lat. 4641 B, fol. 148-149 v°. Publié une première fois par Jubinal, Mystères du XVe siècle, t. I, p. 369-376 ; une seconde fois par M. P. Champion, dans François Villon, t. I, p. 61-64, où il en a donné une leçon correcte. M. Vidier faisant allusion à cette pièce dont il a relevé l’importance au point de vue de la topographie du vieux Paris, a émis le vœu qu’il en fût donné une édition critique avec commentaire : ce vœu, qu’on ne peut qu’appuyer, n’a pas encore reçu satisfaction. Cf. Bulletin delà Société de l’Hist. de Paris, année 32 (1905), p. 109. — Keller a publié quelques fragments de cette facétie d’après un ms. du Vatican dans son Romvart, p. 151-152 (Bibl. nat. Inv. Ye 24807). On connaît deux éditions du Mariage ; une, imprimée en caractères gothiques vers 1530 (Rés. Ye 2949), reproduite « copie figurée » en 1835, chez Sil-