Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923.djvu/43

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NOTICE BIOGRAPHIdUE 27

hier, le seul sous lequel il était officiellement connu ; l'autre, au Grand Conseil qui accompagnait le roi en ce moment en Berry, et qu'il signa du nom de « maistre François des Loges autrement dit de Villon ». On sait que les lettres de rémission étaient accordées sur une requête adressée soit par le « suppliant » lorsqu'il s'était spontanément constitué prisonnier, soit par les « parens et amis charnelz » de ce dernier lorsqu'il s'était « absenté », et qu'elles rappelaient les circonstances (généralement atténuées) du délit pour lequel la « grâce et miséricorde » du prince étaient implo- rées'. Ces lettres de rémission pouvaient s'obtenir soit à la

I, A la suite d'une rémission donnée à Chinon en décembre 1459, on lit cette remarque : « Nota que la différence de impetrer remission entre celui qui est prisonnier et celui qui est fugitif est telle : c'est assa- voir pour celui qui est prisonnier est faicte la remission ou nom des parens et amis charnelz ; et celui qui est fugitif, on la fait voulentiers en son nom et a sa requeste. Et quant il est prisonnier il ne fault point mectre que le Roy lui quitte les bans, defïaulx et appeaulx, sinon toutes voies qu'il eust esté fuitif et absent, et qu'il n'eust pas esté tost pris après le cas advenu. Car contre ceulx qui sont prisonniers on ne pro- cède point a appeaulx ou deffaulx, mais par execucion au corps... » Fr. 5909, fol. 89 vo (de même dans le fr. 5727, fol. 86 vo, etc.).

« Charles, par la grâce de Dieu, roy de France. Savoir faisons a tous presens et avenir. Nous avoir receu l'umble supplicacion de maistre François des Loges, autrement dit de Villon, aagié de vingt six ans ou environ, contenant : que le jour de la Feste Nostre Seigneur derrenie- rement passée, au soir après soupper, il estoit assis, pour soy esbatre, sur une pierre située soubz le cadrain de l'oreloge Saint Benoist le bien tourné, en la grantrue Saint Jaques en nostre ville de Paris, ou cloistre duquel Saint Benoist estoit demourant ledit suppliant : et estoient avecques luy ung nommé Gilles, presbtre, et une nommée Ysabeau, et estoit environ l'euredeneuf heures ou environ ; ouquel lieu survindrent Phelippes Chermoye, presbtre, et maistre Jehan le Mardi, lequel Cher- moye incontinent qu'il avisa ledit suppliant luy dist : « Je regnie Dieu ! je vous ay trouvé », et incontinent ledit suppliant se leva pour luy don- ner lieu, en luy disant : « Beau frère, de quoy vous coursez vous? »

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