Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923 t2.djvu/305

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COMMENTAIRE ET NOTES 2^3

V. 1062. — Elles soiil très belles et génies.

Cette façon de parler où l'on voit deux adjectifs qualificatifs, le pre- mier au superlatif, le second au positif, se rencontrent fréquemment. Froissart, à propos de la reine Isabelle, mère d'Edouard III, écrit : « Si estoit elle très belle dame et bonne... »,t. I, p. 219 (édit. Luce). «Lors commença la bataille très dure et forte. » N. acq. fr. 10057, ^o^- ^29. « ... lequel fist translater... tresexcellent et puissant, trescrestien et misericort prince... » Fr. 24287, fol. 2 r°, etc. De même deux adjec- tifs, le premier au comparatif, et le second au positif, comme dans cette phrase de Gerson : « La moult belle vertu Justice, plus belle et mer- veilleuse selon le dit d'Aristote {qiiinto Ethicormii) que n'est la claire estoille journal, et sans laquelle, dit saint Augustin (qui)ito de Civilate) les royaulmes ne sont que grans larrecins. » Proposicion faiclc par Jehan Gerson, (an. 1405), fr. 10468, fol. 280 v°. — Citant les quatre derniers vers du huitain de Villon, G. Paris ajoute que « cette discrétion badine â peut-être quelque chose de sincère : Villon avait pu rencontrer à Saint- Généroux un accueil gracieux qui lui avait laissé un honnête et plaisant souvenir, et qui plus tard, après d'autres vicissitudes, le ramena dans ce pays hospitalier >■> (p. 63). Peut-être aussi, le passage doit-il être pris par antiphrase ; et M. P. Champion semble abonder en ce sens, lorsqu'il écrit: « Evidemment ces dames se cachaient et lui aussi... » (t. II, p. 91).

XCIV. — C'est à Saint-Générou près de Saint-Julien-de- Voventes, sur la marche de Bretagne ou de Poitou que \'^illon a appris quelques bribes de poitevin : il n'en dit pas davantage, par discrétion pour les dames auxquelles il en est redevable.

V. 1063-66. — DeïHOiiraus a Saint Geiierou Près Saine Julien de Foventes, Marche de Brelaigne ou Poictou. Mais i ne di proprement ou...

Villon voulant dépister les curieux a pu écrire Saint-Générou (Deux- Sèvres, arr. de Parthenav, canton d'Airvault) en Poitou, distant de vingt-six lieues au moins de Saint-Julien-de-Vovantes (Loire-Inférieure, arr. de Chateaubriant) en Bretagne, pour Saint-Maixent (Deux-Sèvres, chef-lieu de canton, à cinq lieues et demie de Niort), célèbre par son abbaye rovale, alors que Saint-Générou avait grande chance d'être com-

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