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20 FRANÇOIS VILLON

roit prouvablement qu'il revelast le péché, ou qui penseroit prouvable- ment qu'il lui esmeust mal, ou se le péché touchoit sa personne et seroit contre lui. Et pareillement en tous les cas ou l'en doubteroit prouvablement que péril en venist ou a soy ou au prestre. Touteffoiz l'en lui en doit demender congié de se confesser a autre prestre : se il le veut donner, bien soit. Se il n'en veult donner congié, l'en se peut bien confesser a ung autre... » Fr. 25548, fol. 221 v». — Ce curieux passage, trop long pour être cité intégralement, marque toutefois l'es- prit tendancieux dans lequel il est conçu. Inutile d'ajouter qu'il ne se trouve pas dans le texte latin, ce dernier datant du commencement du xiie siècle. On voit que la lutte entre les réguliers et les séculiers était encore vive au moment où écrivait Villon. C'est ainsi que le curé de l'église de Saint-Remy de Troyes, messire Jehan Calot, avait attaqué devant le bailly de la ville le gardien et les frères Mineurs de cette der- nière, leur déniant le droit de confesser, d'assister à la confection des testaments des malades et de les ensevelir sans l'autorisation du curé, toutes inhibitions repoussées par les frères Mineurs. L'action avait été rejelée par le bailly ; et messire Calot avait appelé de cette sentence au Parlement : mais il avait, en fait, accepté un accord qui n'était à vrai dire, que le désistement à peu près complet de ses prétentions (4 mars 1461). Bibl. nat. fds Moreau 1084, p. 5829-5833.

Tout à la fin du xve s. ou dans les premières années du xvi« (entre 1498 et 1508), Eloy d'Amerval nous apprend, dans sa Grant DeableriCy que les Mendiants conservaient l'avantage sur les curés :

Omnis utrittsque sexus... !

Qui veult estre saulvé lassus

Doibt bien gouster ces beaux notables.

Car ilz sont bons et prouffitables.

Et recitez ou saint décret.

Mais, a dire cy en secret

Des paysans dont je te compte

De telz beaulx ditz ne tiennent compte.

N'en font pas beaucoup d'aultres gens

Que je congnois bien de tous sens

En diverses vacations,

Etatz, ordres, condicions.

Leurs curez — cela sçay je bien —

Au grant jamais n'en sçauront rien,

Ou bien peu, de leur conscience.

(Liv. II, chap. 133.)

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