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C a t i l i n a.

Tu le verras plus prompt à s’armer contre toi,
Qu’il ne le fut jamais à t’engager ſa foi.
Grands Dieux ! n’ai-je brûlé d’une flamme ſi pure,
Que pour un aſſaſſin, un rebelle, un parjure ?
Et le barbare encore inſulte à ma douleur,
Il veut que mon devoir reſpecte ſa fureur !
Mais, cruel, mon amour n’en ſera point complice,
Dût-on charger ma main du ſoin de ton ſupplice,
Je n’héſiterai point à te ſacrifier :
Tu n’as plus qu’un moment à te juſtifier.

C A T I L I N A.

Et de quoi voulez-vous que je me juſtifie ?

T U L L I E.

D’un complot qui bien-tôt te coûtera la vie.
Mais puiſque ton orgueil s’obſtine à le nier,
Et que tu me réduis, traître, à t’humilier,
Eſclave, paroiſſez.