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DE L’ENTITÉ DE DIEU

arts (païens), quel que soit votre degré d’habileté. Car ce serait agir paiennement. Or, vous devez toujours vous diriger dans l’Entité de Dieu. Et ceci est chrétien, et conjoint avec un succès favorable. Car le médecin qui n’est pas en même temps chrétien ne fait en rien la volonté de Dieu (qui est la prédestination), comme l’Archidoxe vous le montrera.


PARTICULE SECONDE

S’il nous est objecté, par les médecins paiens (qu’ils soient chrétiens ou infidèles, ils ne forment qu’une seule secte du moment qu’ils n’usent pas de la foi) qu’ils guérissent, eux aussi, les malades tout aussi heureusement que les médecins fidèles, ceci ne détruit ni n’atteint en rien notre Entité, pour la raison suivante. Car s’il est nécessaire qu’une chose soit faite, ou bien cesse, il faut que ceci soit accompli par ceux qui le peuvent ou qui sont présents. Or, c’est là que se trouve la différence, en ce que le fidèle n’opère pas contre la nature, comme le païen. Car le païen veut que la médecine réussisse, et l’y oblige comme s’il était Dieu lui-même. Le fidèle, au contraire, ayant accompli tout ce qui se rapporte à la médecine, si celle-ci ne réussit pas, il confie la guérison à l’heure et au temps où il plaira à Dieu. Car la médecine elle-même est la charrue des médecins, que Dieu n’a pas prohibée parce que l’utilité privée l’emporte et que la République n’est rien (Respublica () nihil est). Et alors il (Dieu) rend la subsistance difficile aux hommes pieux, le tout à la louange de sa