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PARACELSE

pas créé en même temps la médecine. Mais notre ignorance est devenue une habitude (mos), de telle sorte que nous oublions que Dieu nous a donné un corps et nous le donne quotidiennement. Ne nous aura-t-il donc pas aussi donné la médecine, par laquelle nous portons secours aux maladies qui surviennent au temps prescrit ? Et qui ne se représentera facilement quelle est cette médecine ? mais ici notre partie adverse se met beaucoup à la torture.

Bien que beaucoup de choses puissent être recherchées ici, savoir si Dieu veut que les hommes vivent Sur terre autant malades que sains ; et de même, s’il veut, à cause souvent d’un seul homme, en frapper de maladie une légion entière ; cependant il a communiqué toujours, par sa grâce, la médecine (convenable) (idonea)[1], et il a dit aux malades qu’ils avaient besoin du médecin. Car s’ils ont besoin du médecin, ils en ont besoin afin qu’ils soient guéris par lui. Car s’il ne peut le faire, quel besoin ont-ils de lui autrement ? Ils ont besoin d’un médecin tel qu’il les guérisse, et non pas qu’il les laisse gésir malades ou qu’il leur dise des paroles flatteuses. Et ceci nous convainc qu’il est nécessaire que nous puissions guérir toute personne malade, que ce soit la lèpre, la cécité ou la claudication. Car tous sont malades et ont besoin du médecin. Il est vrai, en effet, que celui qui use (littéral. dépense) ses yeux au jeu, à la fourberie et aux tromperies, n’a pas besoin d’eux. De même, celui qui se sert de sa langue effrontément pour les choses maudites, celui-là n’a pas besoin d’elle. Si Dieu eût privé de ce membre quel-

  1. Ce mot n’est pas dans le texte allemand.