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LIBER PARAMIRUM

choses. Car elle ne se manifeste pas jusqu’à ce point dans ses secrets ; au contraire, elle en laisse paraître difficilement quelque chose. C’était une chose merveilleuse que la dégénérescence des peuples (, degeneratio aut evariatio), tandis que, cependant, le premier Adam était unique, duquel nous avons tous été produits, et si dissemblables ! Quelle en était la cause ? Les secrets seuls de la nature, qui a produit elle-même des géants, qui a conduit des hommes jusqu’à l’âge très élevé (ad culmen) de 600, 700, 800 et 900 années. Car ceux-ci possédaient les choses cachées (abscondita,  ?) de telle sorte qu’ils vivaient au milieu d’elles et jouissaient (perfruentur, ) de celles-ci ; c’est-à-dire qu’en ces siècles, ils eurent la connaissance familière de tous ces secrets. Car il ne peut pas être, que le bien et le mal aient été désignés en vain dans la pomme, à laquelle il était défendu, à Adam, de goûter dans Hébron ; mais c’est une grande indication qu’il y a, ici même, beaucoup plus de choses cachées dans la nature, qui ne sont pas connues de nous. Et même, sans aucun doute, de grandes Sciences, Sapiences et Prudences. Car ce n’est pas seulement dans la pomme que ceci se trouvait, mais dans beaucoup d’autres choses, fort nombreuses, de même qu’aujourd’hui beaucoup de choses merveilleuses se présentent, qu’il ne serait pas très prudent de révéler, si ce n’est que Dieu aura prohibé que cette puissance (virtus, ) soit manifestée. Car si, dans la terre il existe un poison duquel vient la mort, certes, il est nécessaire aussi que se trouve, dans cette même terre, de quoi faire la vie elle-même. S’il est vrai qu’elle engendre les maladies, il est vrai également qu’elle engendre la santé. Mais, en vérité, on travaille peu ces questions et on ne les étudie