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PARACELSE

fit de rapporter ici les principales. De même que les trois voies susdites existent extérieurement, de même trois autres modes subsistent aussi dans le corps. Et ceci est l’opération de la Nature.

Maintenant, il convient, avant tout, de rapporter qui est ce qui contraint (cogat, ) le mercure dans ces trois modes, c’est-à-dire le conduit dans cette voie dans laquelle il est sublimé, précipité et distillé. Car il ne fait pas ceci de lui-même (ex se, ) : il est donc nécessaire que quelque chose d’extérieur l’attire, ce par quoi il ascend, et se sépare des deux autres principes. En voici un exemple. Lucifer ne possède pas l’orgueil de sa nature même ; mais il le reçut d’ailleurs. C’est pourquoi il s’éleva au-dessus des autres. De même ici également, cette chose provient d’ailleurs que de sa nature, et il faut comprendre précisément[1] que ce qui fait sortir (emovet, ) le Mercure de son grade, c’est une chaleur ; et par la chaleur il ascend. Or, cette chaleur est la chaleur de la vertu digestive ; donc, elle est accidentelle. Cette chaleur, est grande et intense ; alors elle est plus puissante que le Mercure ; elle l’élève, c’est-à-dire l’emporte sur lui (prævalet, ) ; elle l’excite (agitat, ) comme le bois qui, par l’intense chaleur du Soleil, est embrasé et brûle. De même ce mercure ascend aussi par la chaleur étrangère et passagère. Or, en vérité, cette chaleur le chasse (pellit, ) de trois manières, selon la science de sa maîtresse, qui est l’Art Mécanique. De plus, il est encore une autre chaleur, qui provient (emergit, ) du mouvement du corps, non pas plus faible

  1. Le premier traducteur latin dit : comme l’indique le nom même du mercure.