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PARACELSE

parties dans le corps, et qu’elles ont toutes leur office ; ainsi : ceci est l’office de la raison ; ceci de la vision ; ceci de l’audition. D’où proviennent plusieurs espèces des maladies de celui-ci. À l’un il (le Mercure) ôte (expilat, ) la raison ; à l’autre, il enlève les veines[1] ; à un autre, il reiranche la langue. C’est ainsi que la chaleur commence. Elle embrase d’abord le corps, et en tout lieu elle envahit et remplit, elle commence son opération, c’est-à-dire, elle commence à brûler, comme si ce lieu était un foyer dans lequel se trouverait le mercure. De telle sorte que, si la chaleur fût née de la satiété ou plénitude, cette plénitude eût été d’une chaleur si subtile, qu’elle eût égalé l’esprit-de-vin[2], et qu’elle se fût élevée à tel point qu’elle eût pénétré avec l’esprit dans le cerveau ; alors, cette chaleur étant suffisamment forte, le mercure s’égare (pervagatur, , s’élève) au delà de ses limites naturelles ; et tout ce qu’il touche, il le frappe et le blesse. Il en est de même pour le cœur ; si elle l’eût occupé, alors le cœur eût été comme un foyer, par lequel il eût rejeté son propre mercure. Et partout où ce mercure touchera, il engendrera la maladie[3].

De même, dans les complexions saines (validae, ) dans lesquelles il se trouve une plénitude quotidienne, un exercice immodéré, ou bien une étoile ()[4] semblable[5], ainsi que nous l’avons

  1. Geäder. Le premier traducteur latin a dit : ligaments.
  2. Wein geist. Le premier traducteur a lu probablement : sein geist, car il a traduit : suo spiritu.
  3. Ces derniers mots ne sont pas dans les traductions latines.
  4. Le premier traducteur latin dit : Ascensus.
  5. La version de Palthenius ajoute : composita.