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LIBER PARAMIRUM

feu est aussi dans l’air, de même qu’il a été dit pour le froid, et qui est de la nature d’Eurus[1] et d’Auster[2] die ) ; lequel engendre lui-même des maladies ignées, c’est-à-dire les maladies de cet Élément. Or, dans toutes celles-ci, la coagulation est présente, dans le feu du Firmament, et de la terre et de l’eau. Car, quelque chaleur que ce soit, elle coagule seule. D’où trois coagulations existent, savoir ; celle qui vient de la terre ; celle-ci est comme sont les herbes. Celle qui vient de l’eau ; elle est semblable aux minéraux brülants. Celle qui vient du feu ; elle est d’impression (hæc impressionis est)[3]. Ainsi, dans le froid, l’Elément de l’eau possède aussi sa coagulation, telle qu’est la coagulation du sel nitre[4], et autres semblables.

    mule. Aron ou Aros est un terme qui se trouve fréquemment dans Pline, Dioscorides et Oribase ; on l’a employé à désigner une sorte d’oignon d’Étrurie, qui rend le visage luisant, puis la plante appelée Barbe d’Aaron (?), puis aussi la Bistorte ou Serpentaire (Polygonum Bistoria. Linn.), et enfin, surtout, les plantes de la famille des Aroïdées, dont l’Arum vulgare ou maculatum, ou Pied-de-Veau, l’A. Italicum et l’A. Dioscoridis sont les types, dont le turion était employé autrefois comme purgatif drastique, et dont la racine entrait dans. la composition de l’opiat mésentérique.

  1. Vent d’Est.
  2. Vent du Midi.
  3. Cette phrase, quoique très simple, a été lue étrangement par le premier traducteur latin : D’où il y a trois coagulations provenant de la terre, dit-il, et le petit grain de sable est semblable aux minéraux chauds ; et une (quatrième) coagulation vient du feu (!!!). Le texte allemand dit : darumb sind drey coagulationes : Auss der Erden, und ist (wie) die herbae sind ; aussz dem wasser und ist glaich den heissen mineralibus ; und eine auss dem fewr, ist impressionis.
  4. Le premier traducteur latin dit : solatri (voy. note p. 272).