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LIBER PARAMIRUM

leur grossière théorie[1]. C’est pourquoi ils examinent tant d’urines et de médecines, ce dont ils ne sont loués de personne, et sont, au contraire, injuriés ; et ils ont agi par là de telle sorte, que tous les hommes fuient maintenant la médecine, et la tiennent pour une friponnerie et une imposture. Ainsi, ils ont trompé (imposuerunt, ) les hommes avec leurs arts, de telle sorte qu’on accorde plus de confiance à un simple paysan, à un Juif, qu’à eux. Ceux-ci, d’ailleurs, si l’on examine la chose en elle-même, sont beaucoup plus habiles que ces docteurs. Car n’est-ce pas un crime et une honte d’entretenir, dans une ville, un médecin municipal (poliatrum, ) tandis que celui-ci fuit les malades et ne peut les secourir (juvare, ) mais s’efforce de les abandonner[2], tandis qu’il en vient un autre, n’ayant point étudié (minime literatus, die nit gestudiert baben)[3], qui leur porte secours ? Si ceci est un honneur, c’est, en tous cas, honteux à dire. Ceci fait que vos études sont sans valeur (nihili sunt, ). Vous êtes des poètes, et vous faites de la médecine poétiquement. Et, quand bien même vous seriez encore[4] plus nombreux, cependant vous ne pourriez ainsi défendre vos propres Docteurs, ni eux ne pourraient vous défendre ; mais ce n’est que le long usage qui le fait, ainsi que l’antique coutume et l’ordre des Académies, d’où il ne sort jamais que des hypo-

  1. Le sens de cette phrase a été totalement dénaturé dans la version de Palthenius.
  2. Comme désespérés, ajoute Forberger.
  3. La version de Palthenius ajoute : Simplex.
  4. La version de Palthenius dit : deux fois, ainsi que celle de Forberger.