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PARACELSE

et se congèle lorsqu’on le verse, de même cet esprit igné[1] du sel est si grand, qu’il liquéfie ces choses[2] tellement qu’il devient comme une fonte où il se durcit alors. (Comme nous le disons dans notre Météorique.)

Ensuite sachez que, comme vous voyez le soleil engendrer les pierres, s’il a leur matière, c’est-à-dire s’il a en lui une eau ou une liqueur d’une nature lapidaire (naturæ lapidosæ, ) qui est pierre, mais qui, par l’eau, a été résolue de sa congélation, c’est-à-dire que l’eau a dissous (aerbrodjen) et évaporé[3] sa congélation comme ceci advient à beaucoup de pierres qui, de même, ne peuvent résister à l’eau. Si ces mêmes pierres, avec leur eau, sont desséchées par le soleil, elles deviennent de nouveau pierres[4]. C’est pour cette cause que le sable et beaucoup de pierres semblables croissent et augmentent chaque jour comme l’enseigne la Météorique[5]. Or, si une telle chose sèche existait auparavant dans l’homme, soit Bolus, Lapis, Viscus, Arena, etc., et qu’elle soit résolue par l’eau, et bue sans discernement, alors il n’adviendrait pas autre chose dans le corps, que ce qui advient sur la terre. Que si la nature ne rejette pas ceci hors d’elle mais le retient, alors ceci est desséché par l’esprit sec inté-

  1. Fewrgeist des Saltzes. Palthenius a traduit simplement : spiritus salis.
  2. Das er sie schmeltz. Palthenius a traduit : qu’il ne liquéfie pas.
  3. Auffgericht. Palthenius a omis de traduire ce mot.
  4. On voit, par ce passage, que Paracelse avait observé les phénomènes de la cristallisation.
  5. On lit en marge : la génération des pierres est semblable, à l’intérieur, comme à l’extérieur.