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PARACELSE

ou le maltraite. De même l’homme reste dans son domicile,c’est-à-dire dans sa peau, sans que rien ne s’y introduise ni n’en sorte, mais se maintenant dans son siège, lui unique en sa peau[1]. Mais, de plus, il n’existe pas que l’homme seul et que le monde seul ; outre ce monde il en est un autre, le plus petit de tous. Celui-ci est appelé la Matrice. Celle-ci est également séparée et est liée en un récipient unique, c’est-à-dire qu’elle a ses vases, sa peau, ses liens particuliers, de telle sorte qu’elle subsiste par elle-même. Celle-ci est séparée du petit monde. Car l’homme est le petit monde ; la femme en a un imparfait () en elle[2], c’est-à-dire qui est le plus petit monde (mundus minimus, ) ; et ainsi elle est différente de l’homme, et elle a son anatomie particulière ainsi que sa théorie, ses causes, raisons et traitements. Et, bien qu’elle soit, en beaucoup de maladies, tout à fait semblable à l’homme, cependant celles-ci doivent être soigneusement distinguées par le médecin, c’est-à-dire discernées des maladies de l’homme. Car elle est un autre monde que lui.

La matrice () n’est pas autre chose qu’un monde fermé (conclusus, ) qui n’a aucune liaison avec les autres, et qui est, cependant, un monde par elle-même. Car le (grand) monde est et a été la première créature. Le second monde a été

  1. Und ist also ein Mensch seiner haut. Littéralement : et il est un seul homme pour sa peau. L’édition de 1566, la version de Gérard Dorn omettent ceci.
  2. Palthenius a traduit faussement : la femme est le plus petit. Gérard Dorn a dit : et mulier patiens diminutionem est mundus minor.