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PARACELSE

naître et à trouver la femme différente de l’homme, autant tu distingueras ses maladies des maladies de l’homme, et tu poseras en principe que ce qui est possible à l’homme n’est pas possible au monde, et, semblablement, ce qui est possible à la femme n’est pas possible à l’homme. C’est pourquoi, puisqu’ils diffèrent en ceci, ils différeront également selon toutes leurs maladies.

Ainsi, l’office du corps nous met devant les yeux qu’une autre philosophie de médecine doit être adoptée à l’égard des femmes. Leurs maladies ne concordent pas avec les maladies des hommes, et ne doivent pas être abandonnées ainsi à la similitude des signes. Et, bien qu’il n’existe qu’une mort dans l’homme et dans la femme ainsi qu’une maladie dans l’homme et dans la femme[1], cependant l’homme doit être considéré autrement que la femme par le médecin. Cette mort et cette misère ne sont qu’une, de même qu’il n’y a qu’une soif et qu’une faim dans tous les deux ; autre est la soif de l’homme que celle de la femme ; autre également est sa faim. Car si l’homme a faim, c’est le monde moyen qui a faim. Si la femme a faim, c’est le monde ultime qui a faim. Car le dernier monde (postremus, ) est autre que le premier ou le monde moyen. Ceux-ci sont éloignés l’un de l’autre autant que la mère est séparée de son fils. Il ne faut donc pas, au sujet de cette origine, tenir compte de cette erreur des anciens écrivains qui se sont fourvoyés, et font semblables les hommes et les femmes, dans leurs maladies, savoir

  1. Cette phrase est omise dans le texte de 1566 et dans Gérard Dorn.