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PARACELSE

c’est-à-dire dans l’homme. Car il dit lui-même aussi qu’il habite en nous, et que nous sommes aussi son temple. Donc, s’il est en nous, prions-le, là où il est, savoir, dans le ciel, c’est-à-dire dans l’homme[1]. Que le médecin pèse et examine donc attentivement ce qu’il tient en ses mains. Car c’est un très noble et un très grand sujet qu’il a en son pouvoir, dis-je, et le plus noble, et celui qui est placé le plus haut.

Donc, s’il ne connaît ni le Monde, ni les éléments, ni le firmament, que connaîtra-t-il dans l’homme, qui est tout ce que le ciel et la terre renferment ? et qui est lui-même ce ciel, et cette terre, et cet air, et cette eau ? Celui qui a formé ces choses, a formé également l’une et l’autre monarchie, et a créé les médecines dans leurs monarchies, comme le médecin lui-même. S’il l’a formé tel lui-même, c’est pour qu’il apprenne, par les créatures (), et qu’il ne place pas son opinion dans sa spéculation ou son imagination, mais qu’il apprenne dans les créatures[2] qui sont ses instructrices (præceptores, ). Car, de l’homme même ne vient nul fondement et nulle science de ces choses. Cependant il est vrai que Dieu forme ainsi un médecin lorsqu’il le veut. Car il se tient ainsi en son domaine[3] puisqu’il est en ce qu’il a créé. Il laisse ainsi naître celui-ci quand il lui plaît, et non quand l’homme le veut. Car il s’est réservé ceci à lui-même.

Cependant nous voyons la terre former, du ciel

  1. L’édition de 1566 et Gérard Dorn ont omis ces deux phrases.
  2. Palthenius traduit : par les seules choses naturelles.
  3. Im heym. Palthenius dit : car c’est sa puissance qui a créé toutes choses.