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LIBER PARAMIRUM

le Christ, qui dit que les malades ont besoin du médecin[1]. Ainsi vous avez usurpé ce nom (de médecins), mais vous n’êtes en rien semblables à ce qu’il désigne. Mais, vraiment, s’ils eussent mieux considéré ceci, que Dieu[2] a formé le médecin, ainsi que sa médecine, de la terre, et qu’il faut lui donner place[3], alors ils eussent fait circuler une question dans les écoles : savoir, si vous avez été créés par Dieu ou par le Diable ? C’est-à-dire : êtes-vous d’accord avec la vérité ou avec le mensonge ? On eût apprécié de suite par qui vous avez été créés. Car, que Dieu ait créé, comme médecins, les damnés Maîtres d’écoles, les Procurateurs, les Apothicaires, les Prêtres, les Moines et autres semblables, ceci n’est pas. C’est Leipzig, Tübingen, Vienne, Ingolstadt qui vous ont formés[4] ; et vous êtes semblables au créateur qui vous a formés. Il est vrai que vous avez senti () quelque chose en Astronomie, quelque chose en Philosophie, quelque chose en Logique ; mais ce que vous avez senti n’est ni froid ni chaud. Si l’Astronome rejetait son sortilège, le Philosophe ses irraisonnables[5], et le Logicien ses mensonges, il se pourrait qu’ils eussent un fondement dans la

  1. Cette sentence semble avoir été très familière au Christ ; on la trouve dans S. Matthieu (IX, 12), dans S. Marc (II, 17) ct dans S. Luc (V. 31).
  2. Gérard Dorn traduit : Christus.
  3. Unnd das man jm solt stadt geben. Palthenius a traduit : ut ille per eam honoretur (!). Dorn : Item Christo locum in similibus dandum (!).
  4. C’est-à-dire les Universités de ces villes.
  5. Toutes les éditions, allemandes et latines, portent : irrationabilia. Mais Bitiskius a écrit : rationabilia !