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PARACELSE

l’image de Dieu, et qu’il est racheté du Diable par le fils de Dieu, qu’il soit, néanmoins, jeté dans une prison si horrible, et qu’il n’ait pas de protecteur[1]. À quoi sert de lui donner une explication, si on ne lui expose pas le chapitre tout entier ? Or, ceci n’est vraiment seulement qu’une œuvre, et, par cette œuvre, nous devons croire qu’une cause bien plus grande existe ici. Dieu veut que nous connaissions cette cause, et il ordonne que nous ne délaissions pas cette œuvre comme une œuvre (ordinaire), mais que nous scrutions et étudiions pourquoi elle a été formée ainsi. Car, puisque nous pouvons rechercher et établir[2] à quel usage servent la laine du mouton et les soies qui sont sur le dos du porc, et puisque nous pouvons rapporter chaque chose à ce à quoi elle appartient, et rendre des nourritures crues, savoureuses à la bouche par Îa cuisson, et construire des poëles pour lutter contre l’hiver, et élever des toits pour préserver des pluies, toutes choses qui, cependant, n’ont pour but que les seules délices du corps, combien ne devons-nous pas rechercher davantage ce qui est avantageux, non au corps, mais à l’éternité elle-même ? Car tout ce qui blesse le corps, ceci brise la maison de l’éternité. Or, si le diable habite en cette maison, il la détruit. Or donc, il convient, à juste titre, de rechercher la cause pour laquelle une œuvre doit être faite ici[3]. Si la raison visible ne

  1. Palthenius ajoute : et qu’il n’ait aucune prérogative acquise par le mérite du Rédempteur. Il n’y a rien de ceci dans l’original.
  2. Palthenius traduit : puisque le courage et le loisir ne nous manquent pas pour rechercher, etc.
  3. Forberger traduit : pourquoi le Diable fait ceci.