Page:Œuvres de Paracelse, trad. Grillot de Givry, tome II, 1914.djvu/285

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
271
LIBER PARAMIRUM

reillement, lorsque nous voulons mésuser de la foi[1], et la détourner de ce pour quoi elle nous a été donnée, et diriger la force de notre foi dans une fausse voie, et nous échapper de la vraie ; et nous croyons que la vraie est la fausse et que la fausse est la vraie. C’est pourquoi ce mauvais usage, provenant des forces de notre foi, fait que nous disons : que ceci soit ; et il forge cette arme qui fait que nous croyons que ceci ou cela existe.

Or, sachez, de plus, que cette même chose forgée (, fabricatum), que nous appelons autrement corporellement ; une arme[2], nous pouvons très bien l’appeler un esprit. Car un esprit peut, sans mains ni pieds, faire ce que fait un homme ; par conséquent, s’il opère également, il ne lui est pas dissemblable. Mais un bref enseignement doit être donné au sujet de cette forge (, cusio), [3] parce que la foi veut avoir un tel ordre. Si nous avons une maladie dans quelque pays[4], et qu’il nous paraisse que c’est une expiation, une vengeance ou un fléau, il en est ainsi. Et, bien que ceci soit naturel, cependant la foi fait ceci non naturel, et l’amène au point que personne ne peut s’en sou-

  1. Tout le passage suivant, jusqu’à : que nous appelons corporellement une arme, est supprimé dans l’édition de 1566 et dans Forberger.
  2. Palthenius supprime cette dernière phrase, et dit : comme un couteau ou une flèche.
  3. Forberger a traduit : « recevez un bref enseignement pour la fabrication de l’arme de la foi. » Mais rien, dans l’original, n’autorise cette traduction.
  4. Ein kranckheit im Landt. Palthenius tarduit : morbus Epidemicus.