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LIBER PARAMIRUM

nous ne devons pas le faire. Or, la foi peut le faire ainsi selon ses forces. Car les choses corporelles donnent des exemples combien elles sont puissantes, et combien de maux ou de biens elles peuvent causer. La foi agit de même avec ses forces. Car nous sommes comme les esprits, auxquels toutes choses sont possibles, en accomplissant invisiblement ce que le corps fait visiblement.

Comme il a été dit, la foi ne peut être retranchée de nous-même, et donne un instrument qui est formé, pour chacun, comme une arme[1]. Et, par la même voie par laquelle la terre peut blesser l’homme, par la même voie, également, elle peut aussi l’empoisonner. Et tout ceci, par la force de la foi, de cette foi par laquelle nous jetons la montagne dans la mer. Car ce serait une mauvaise projection (werffen, jactus), que de faire descendre la montagne dans la mer. Mais si nous mésusons de la foi, et que nous croyions ce qui incline au mal pour notre prochain, par notre foi sérieuse[2] nous commandons[3] aux hommes de mourir, ou de devenir contrefaits ou boiteux. Les maladies naturelles sont converties en maladies non naturelles (unnatürlich). Et si de telles superstitions[4] se trouvent[5] dans un pays, il en ad-

  1. Palthenius a amplifié inutilement cette phrase si simple. Forberger a supprimé tout ce qui suit jusqu’à : mais si nous méprisons, etc.
  2. Palthenius ajoute : intentam.
  3. Littéralement : les hommes sont commandés à mourir ; gebetten. Palthenius traduit : par des prières ; Forberger : imprecando.
  4. Forberger traduit : persuasiones.
  5. Seind. Palthenius traduit : gliscunt ; Forberger : dominantur.