Page:Œuvres de Robespierre.djvu/119

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les faits qui démontrent la conspiration seront dévoilés ; une autre adresse sur les dangers de la patrie, et que le comité de salut public prenne les mesures les plus sévères pour arrêter ces journalistes infidèles qui sont les plus dangereux ennemis de la liberté. »

Séance du 14 juin. — La discussion de la Constitution vient faire trêve un instant à ces agitations passionnées. Robespierre prend la parole contre un article, portant que les assemblées primaires pourraient se former extraordinairement par la réunion de la majorité plus un des membres qui la composent : « L’article soumis à la délibération est si vague, qu’il détruit toute espèce de gouvernement, il établit une espèce de démocratie qui renverse les droits du peuple. En effet, ces assemblées n’ayant pas un objet déterminé, elles pourront faire tout ce qu’elles voudront, et par là vous créez la démocratie pure, une démocratie qui ne sera point tempérée par des lois sages qui peuvent la rendre stable. D’ailleurs, combien de temps durera l’assemblée ? Cela n’est point déterminé, les intrigants, les riches prolongeront les assemblées ; le pauvre se retirera pour aller travailler, parce qu’il n’a que son travail pour vivre. Les premiers feront tout ce que bon leur semblera. » Il appuie la formation de corps électoraux pour nommer le conseil exécutif, les conseils administratifs et judiciaires, au lieu de les faire élire directement par le peuple : « Je vous prie de remarquer combien il est essentiel à la liberté qu’il ne s’établisse pas une rivalité dangereuse entre le conseil exécutif et le corps législatif, ce qui ne manquerait pas d’arriver, si les pouvoirs du conseil lui venaient immédiatement du peuple comme ceux du corps législatif, car, les tenant de même source, il pourrait se croire égal en puissance, et augmenter encore son ascendant de toute la force dont il est, par sa nature, environné pour l’exécution. »

Séance du 15 juin. — Il trouve trop absolue la déclara-